Comment j'ai ouvert mon cabinet d’hypnothérapeute ? Partie 1
“ On devrait se fabriquer une vie aussi confortable et heureuse que possible,
puis faire en sorte qu'elle s'adapte à son travail créatif.”
SUSAN CAIN
J’ai écrit cet article pour vous partager mes péripéties lors de l’ouverture de mon cabinet d’hypnothérapeute et d’astrologue.
En effet, à la fin de ma formation d’hypnose, il fallait que j’investisse dans un module complémentaire pour obtenir des conseils pour m’installer. Je ne vous cache pas que j’ai enchainé plusieurs modules de spécialisation pour mieux vous accompagner en hypnose et que je saturais un peu des formations.
Mais surtout, ce type de formation a un coût financier important sans subventions.
Aussi, j’ai décidé de me lancer avec les outils que je possédais déjà et d’aller à la recherche des informations qu’il me manquait.
Le chemin n’a pas été simple et en cours de route, plusieurs problématiques sont apparues. C’est pourquoi j’ai eu envie de partager avec vous mon expérience, vous donner quelques Tips pour vous faciliter la vie, et surtout pour échanger grâce à vos futurs commentaires car je laisse quelques questions en suspens.
Je tiens aussi à préciser que les informations contenues dans cet article peuvent être enrichies à tout moment car les réglementations changent.
Ma volonté est d’être le plus simple et pratique possible.
Cette installation a nécessité plusieurs étapes :
Étape 1. La partie financière
Étape 2. Trouver le cabinet
Étape 3. Le cadre juridique et réglementaire
Étape 4. La communication
Étape 5. La supervision et autres accompagnements
Cet article étant très riche, j’ai décidé de le scinder en 2 parties et d’aborder les étapes 4 et 5 dans un 2ème article.
On parle d'argent ?
Je sais en France, on n’aime pas parler d’argent. Et pourtant, il faut être honnête, quand on lance une activité quelle qu’elle soit, il faut mettre un peu d’argent de côté. C’est important pour s’assurer un peu de sérénité et prendre le temps de se lancer.
Les tarifs pratiqués par les hypnothérapeutes
La première chose à faire est d’analyser rapidement les pratiques de votre secteur d’activité, en l’occurrence l’hypnose.
L’idée est de regarder les tarifs pratiqués par les concurrents pour se positionner dans la moyenne marché. En effet, il est important de ne pas casser les prix sous prétexte que l'on ne se sent pas légitime ou peu expérimenté.
TIPS N°1 - S’aligner sur les tarifs pratiqués sur le marché !
Ensuite, on regarde le type de prestations proposées, la durée. Cela permet de se différencier ou de s’inspirer.
Mais attention lorsque vous faites votre petit tour des concurrents, il est important de ne pas vous comparer. Et pourquoi ? Parce que si je reprends une citation d’Oussama Ammar qui dit qu’« on ne compare pas son intérieur avec l’extérieur des autres», vous l’aurez compris, il y a la façade et la réalité. Ce que l’on ressent ou voit n’est peut-être pas ce que votre confrère vit réellement. Chaque thérapeute a son propre style, voire sa spécialité et c’est ce qui attire ses clients / consultants.
TIPS N°2 - Créer votre propre style d’accompagnement thérapeutique
qui justifiera votre offre et vos tarifs.
Cette étude de votre marché peut être réalisée avant de commencer votre formation ou durant celle-ci.
Quels sont mes besoins financiers ?
L’ouverture d’un cabinet demande un investissement en temps et en argent qui justifie votre salaire.
TIPS N°3 - Créer un tableau Excel avec vos besoins financiers.
Voici les différentes postes que je vous recommande de budgéter :
- - Un local si vous n’avez pas un espace dédié à domicile
- - Les frais liés au cabinet : électricité, eaux, charges, téléphone, internet …
- - Les assurances (RC pro, assurance du local,…)
- - Les adhésions diverses (syndicat, médiateur …)
- - Les frais bancaires si ouverture d’un compte professionnel ou d’un terminal de CB pour faciliter les paiements
- - Les frais de comptabilité selon le statut choisi
- - Les frais de transport (véhicule personnel ou transport en commun)
- - Les frais d’équipement (ordinateur, imprimante, fourniture de bureau, …)
- - Les frais d’ameublement et de décoration
- - Les frais de communication (création d’un site, d’une identité visuelle, d’un logo, dépôt d’une marque …)
- - L’abonnement à une plateforme de réservation en ligne
- - Les autres frais selon votre situation : Mutuelle, …
Je sais, cela fait très catalogue mais cette étape est super importante. Elle vous permet de prendre conscience de tous vos besoins.
Et selon votre budget, vous serez amené à faire des choix et à prioriser vos besoins.
Enfin, je vous conseille d’établir un budget de vos besoins personnels (nourriture, logement, charges enfants, …) pour évaluer un objectif de revenus à atteindre. A partir de ce salaire hypothétique, il faudra évidemment ajouter une ligne pour les charges salariales et une autre pour les impôts. Souvent, les personnes qui se lancent dans une activité oublient les charges salariales et autres impôts !
Ce fichier Excel est très important car il servira à suivre votre activité. Vous pourrez noter vos dépenses mais aussi vos gains. N’oubliez pas d’ajouter une ligne avec le montant de votre formation et une autre ligne pour vos futurs besoins en formation ou coaching.
Où pratiquer mon activité de thérapeute ?
L’idéal est de pouvoir démarrer à domicile si vous disposez d’un espace dédié.
Sinon, il faut vous mettre en recherche d’un cabinet. Par chance, les mentalités changent et les espaces de travail partagés se multiplient. A Paris, il y a de plus en plus de salles de soin que l’on peut louer à l’heure pour un tarif moyen de 20 euros ou à la journée. C’est plus souple et cela permet de ne pas se mettre une charge financière trop importante quand l’on démarre.
En effet, il y a de nombreux frais annexes quand on loue ou achète un cabinet : l’électricité, l’eau, internet, les charges de l’immeuble, le mobilier et la décoration, les impôts … et les assurances pour le lieu et l’activité. Mis bout à bout, on arrive à une jolie somme.

Personnellement, j’ai opté pour un système mixant la location à l’heure et le co-partage d’un cabinet avec une autre hypnothérapeute. Ainsi je loue à l’heure une salle de soins par l’intermédiaire de Via Sana qui dispose de locaux sublimes un peu partout dans Paris.
Je partage également un cabinet 2 jours et demi par semaine dans un appartement de thérapeutes. L’avantage des cabinets partagés est de permettre des synergies avec d’autres praticiens.
Mon conseil est d’aller prospecter dans les cabinets de kiné, de thérapeutes autour de chez vous car ils sont de plus en plus nombreux à louer une ou 2 journées dans la semaine. Il existe aussi des groupes Facebook pour les partages de cabinet. L’offre est large et le plus difficile est finalement de trouver un lieu où vous vous sentez bien et à un tarif raisonnable.
Je recommande également de faire des consultations en visio. C’est très pratique et confortable aussi bien pour le client que le thérapeute. Il faut juste disposer d’une bonne connexion internet.
TIPS N°4 – Louer un lieu, à l’heure, où vous avez plaisir à vous rendre tous les jours,
et où vos clients se sentent bien.
Quel est le cadre juridique et réglementaire de mon secteur d'activité ?
Le statut juridique & l'enregistrement à l'URSSAF
La profession d’hypnothérapeute est une activité libérale non réglementée, l’enregistrement de l’entreprise se fera auprès du centre de formalité des entreprises de l’URSSAF.
Cette étape est délicate et amène beaucoup d’interrogations.
TIPS N°5 - Consulter un expert-comptable
pour vous aider à choisir le statut le plus adapté à votre situation.

Mon expert-comptable a été très clair :
« Le statut le plus simple pour démarrer est celui de la micro-entreprise (auto-entrepreneur). Les charges sociales représentent environ 24% de ce que vous gagnez. Préférez la déclaration mensuelle plus simple qui vous évitera d’avoir des charges trop élevées à régler tous les trimestres.
Et quand vous ferez plus de 50 000 euros de chiffres d’affaires, rappelez-moi ! »
Vous l’avez compris, j’ai donc opté pour ce statut même s’il présente l’inconvénient de ne pas pouvoir déduire les dépenses liées à l’activité.
TIPS N°6 - Entrer mes gains dans mon fameux fichier Excel
Double avantage : cela facilite mes déclarations de revenus mensuels à l’Urssaf et je suis l’évolution de mon chiffre d’affaires (pour revoir mon statut dans l’avenir).
À noter : à partir du 15 mai 2022, le micro-entrepreneur doit afficher sur tous ses documents la dénomination « entrepreneur individuel » ou « EI ». Dans mon cas, j’écrirai Voie Céleste EI ou Voie Céleste entrepreneur individuel sur mes différents courriers, factures … Inutile de rajouter EI sur votre logo ou votre site, surtout si vous envisagez de changer de statut.
En résumé, les autres statuts permettent de déduire les charges liées à l’exercice de l’activité et les charges salariales ont des bases de calcul différentes selon les cas.
Rapprochez-vous d’un expert-comptable pour vous aider à arbitrer entre : l’entreprise individuelle en nom propre (les charges sociales sont calculées sur les bénéfices et peuvent varier d’une année à l’autre), l’EIRL (comme l’entreprise individuelle et en plus elle permet de protéger son patrimoine), l’EURL (SARL à associé unique dont le gérant détermine sa rémunération, qui sert de base au calcul des charges sociales), la SASU (proche de l’EURL mais qui permet d’éviter la Sécurité sociale pour les indépendants (ex-RSI).
Il existe aussi des statuts alternatifs à l’entreprise privée qui peuvent être intéressants pour démarrer sans risque comme le statut d’entrepreneur-salarié en coopérative d’activité et d’emploi qui permet d’être indépendant tout en bénéficiant du statut de salarié ou le portage salarial.
Et enfin, l’association loi 1901 est intéressante pour les personnes qui ont plusieurs activités et donc plusieurs sources de revenus.
Pour résumer, faites-vous conseiller par un professionnel pour bien naviguer dans les subtilités juridiques et éviter les mauvaises surprises !
Et surtout, selon votre statut, vous pouvez disposer de différentes aides de la part de différents organismes publics ou privés (par exemple l’ACRE pour les micro-entrepreneurs). C’est un sujet sur lequel je ne me suis pas vraiment penchée, aussi tous vos partages seront les bienvenus.
Le cadre éthique de la pratique d'hypnose

Comme je l’ai déjà écrit, la profession d’hypnothérapeute n’est pas réglementée. Donc il n’y a pas de règles à respecter sauf celle de ne pas parler de patient pour les personnes que l’on reçoit mais bien de client ou consultant. Nous ne parlons pas non plus de soin ou guérison car cela est réservé au corps médical. Nous les accompagnons dans un objectif de mieux-être.
Toutes les formations sérieuses précisent bien ce cadre et recommandent même de s’assurer que la personne est bien suivie médicalement. Les hypnothérapeutes interviennent en soutien et uniquement en soutien ou pour toutes questions de mieux-être.
Ce premier cadre posé, il est évident que les hypnothérapeutes comme tous les accompagnants doivent offrir un cadre sécurisé et confidentiel aux personnes qui viennent les consulter.
Il peut être intéressant d’adhérer au Syndicat des métiers de l’hypnose ou au Syndicat national d’hypnose. Néanmoins, il faut savoir que l’adhésion à un syndicat impose des obligations notamment dans les termes utilisés. Par exemple, le Syndicat des métiers de l’hypnose impose l’utilisation du terme d’hypnologue au lieu d’hypnothérapeute. Le Syndicat national d’hypnose demande à remplacer les mentions d’hypnothérapie ou d’hypnose thérapeutique par hypnose. Je vous laisse consulter leur site si vous êtes intéressés. Les Syndicats présentent l’avantage de vous accompagner dans les questions juridiques et vous donnent accès à des remises pour les assurances professionnelles.
Pour ma part, je trouve qu’il y a un grand flou quant à l’obligations de prendre une assurance en responsabilité civile professionnelle (RC PRO) et/ou de souscrire à un service de médiation.
Quelle est la différence entre les deux ?
La RC PRO est un contrat d’assurance qui protège le professionnel des dommages matériels ou corporels dont il peut être responsable dans le cadre de son activité professionnelle. Alors que la médiation à la consommation est un processus de règlement amiable d’un différend qui peut exister entre un professionnel et un consommateur. Dans ce cas, il n’y a pas forcément de dommages mais une difficulté entre un consommateur et un professionnel. Que ce soit la responsabilité civile professionnelle ou la médiation, les deux ont un coût.
Pour le moment, j’ai déjà souscrit à une RC PRO Hiscox et je me questionne sur l’adhésion à un syndicat et à un médiateur.
TIPS N°7 – Souscrire à une RC PRO ou adhérer à un Syndicat pour se protéger.
Vos avis sur le sujet sont les bienvenus pour m’éclairer.
Et maintenant que vous avez choisi votre cabinet, votre statut, que vous êtes inscrit à l’Urssaf et que vous avez pris les différentes assurances pour exercer votre activité, il vous faut trouver des clients / consultants … C’est ce que je vous partagerai dans mon prochain article sur ce blog.

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